Aujourd'hui, nous sommes à mi-parcours, on fait une pause, on s’assoit et on prend le temps.
C’est l’histoire d’une chaise
Joyeux mardi!
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Aujourd’hui c’est Eva qui ouvre le bal avec sa belle reine Elise:
C'était une chaise
sacrément balèze
pour servir d'assise
à la reine Élise.
Cette majesté
assez potelée
avait un séant
très intéressant.
On venait de loin,
faisait tout un foin,
pour voir le derrière
ne sachant déplaire.
Le siège agacé
d'être si caché
alors qu'il était
digne d'intérêt,
il abandonna
le popotin roi
pour un plus petit.
La chaise est partie.
sacrément balèze
pour servir d'assise
à la reine Élise.
Cette majesté
assez potelée
avait un séant
très intéressant.
On venait de loin,
faisait tout un foin,
pour voir le derrière
ne sachant déplaire.
Le siège agacé
d'être si caché
alors qu'il était
digne d'intérêt,
il abandonna
le popotin roi
pour un plus petit.
La chaise est partie.
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La magnifique chaise d’Elice qui n’en est pas une! (microgravure)
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Tiphaine préfère le pouf à la chaise qu’on se le dise!
je ne peux m’empêcher de mettre son commentaire irrésistible:
mais il y avait aussi "histoire"... ah c'est pas de chance !
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Bénédicte nous livre dans ce très beau texte, toutes ses chaises qui font une vie:
Une chaise-transat pour observer le monde et découvrir de mes yeux neufs des milliards de connexion chaque seconde
Une chaise haute pour tout voir de haut et apprendre les saveurs, les textures. Je m'en mets de partout, sur le visage, dans les cheveux et jusque dans le creux de mon nombril.
Une chaise pour m'asseoir à table et vivre plus qu'un repas. Raconter des histoires, les blagues de ma copine, les leçons de la maîtresse, rire avec mon frère.
Une chaise à bascule dans laquelle je te regarde si petite toi qui m'a fait devenir mère, un sourire dans ton sommeil, je contemple la vie.
Une chaise roulante alors que je suis sans force et que bientôt je ne serai plus.
Toutes ces chaises qui m'accompagnent sur le fil de ma course.
Cette chaise vide qui dit que tu n'es plus là.
Une chaise pour une vie.
Une place pour une présence. Une place pour une absence.
Alors sur cette chaise je m'assois et j'en savoure l'instant. Je me pose et me repose en attendant de reprendre le temps, juste un instant.
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Dans ce beau texte, Odile, nous parle de ces chaises qui n’en finissent jamais de vivre:
C’était une toute petite chaise, cristalline, simple, mignonne. Elle habitait dans la vaste demeure d’une grande famille. Malheureusement, elle menait une vie très monotone, car malgré les trois générations qui vivaient là, elle s’ennuyait. Personne ne s’en occupait, personne ne venait s’asseoir. Elle ne servait à rien. Elle était abandonnée dans un coin. Pour une petite chaise, être inutile cause beaucoup de chagrin.
Elle aurait pu s’assortir à un bureau, décorer une chambre d’amis, recevoir une poupée, un ours en peluche ou encore un chat. Mais elle n’intéressait personne. Devant tant d’ennui, elle finit par s’endormir, dans un sommeil vaporeux.
Lorsqu’elle se réveilla, quelle ne fut pas sa surprise? Elle ne vit ni aucun coin ni aucun mur à ses côtés. À la place des chaises, toutes sortes de chaises. Des Longues, des rondes, des bleues, des rouges à pois, des en bois, des en fer, des très fières, de toutes simples, de très différentes. Sa surprise fut encore plus grande quand les chaises l’accueillirent avec gentillesse et entamèrent la discussion en langage de chaises. La petite chaise transparente se sentit tellement à l’aise que très vite elle se détendit dans ce nouveau lieu.
Rapidement elle se fit des amies. Les journées étaient drôles avec toutes ces personnes qui venaient chercher une chaise à leur goût et qui du coup s’asseyaient. Les chaises ne riaient jamais trop fort de peur de se casser un pied et de faire tomber ceux qui étaient assis dessus. Et si certains quittaient les lieux pour gagner un nouvel endroit, d’autres les remplaçaient. Cette deuxième vie semblait bien agréable à la petite chaise transparente.
Puis un jour elle partit à son tour. Elle salua ses amies puis s’en alla égayer une salle à manger pendant les années. En définitive, allait-elle voir la fin de ses jours?
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Quant à ma chaise, à ma grande surprise, deux de mes idées se sont envolées chez les copines, j’ai du improviser ;) et c’est pas gai...
Dès
l’Aube, sur le pas de la porte, la chaise attend.
Elle
attend Monsieur Victor, son gros ventre rebondi et son pantalon de velours
côtelé, un peu trop court.
Monsieur
Victor s’assoit là tous les matins, dès qu’il fait jour.
Il
pose son dos contre le dossier en formica blanc et sur sa chaise, là, il
attend.
Le
premier passant.
La
vieille Thérèse qui va au pain.
Jean
qui promène son chien.
Maxime
et Jules qui partent à l’école.
Bonjour
Victor !
Bonjour
les enfants !
Victor
attend.
Le facteur qui fait sa tournée, le camion de l’épicier, le docteur qui
va passer.
Depuis
que ses jambes ne le portent presque plus Victor ne va pas loin.
L’homme
est vissé sur sa chaise du soir au matin.
Parfois,
il la déplace un peu.
Parfois
la chaise s’aventure à l’orée du jardin. A l’ombre du grand chêne, quand le
soleil cogne un brin trop fort sur la tête déplumée de Victor.
La
vie du village n’a plus de secret pour Victor. Victor, voit tout, Victor sait
tout.
Des va-et-vient,
des unions qui se tissent, des familles qui s’installent et qui s’agrandissent,
des querelles de voisins, de la météo, de la vie et des trains qui passent chaque
jour devant sa porte.
8h53,
c’est celui de Paris.
9h37,
c’est celui de Rouen.
Et
puis le soir, quand passe celui de 18h53, en riant, il dit que c’est celui du
Paradis. Celui qu’ils ont tous déjà pris. Ses vieux copains de chaise avant lui.
Il espère prendre le même, un soir après le souper, tranquillement, allongé
dans son lit.
Chaque
jour, les mains posées sur les genoux fatigués de son vieux pantalon côtelé.
Assis sur sa chaise en formica blanc.
Victor attend.
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Bravo! Vous pouvez vous rasseoir ;)
Aujourd'hui, je poste tôt !
RépondreSupprimerEt pourtant ce n'était pas le thème qui m'inspirait le plus :)
https://evachatelain.blogspot.fr/2017/12/histoire-dune-chaise.html
Comme quoi, l'inspiration est un mystère... J'adore beaucoup ta chaise du jour ! ahah
Supprimerhihi! moi aussi je kiffe à mort ;D
SupprimerEt voici ma participation :
RépondreSupprimerhttps://www.facebook.com/Octoplazm/photos/a.1720825211314982.1073741826.461403960590453/1732409066823263/?type=3&theater
Merci beaucoup Élice !
SupprimerSuperbe ta création du jour ! Comme toujours ! :)
Maintenant que je sais le temps que ça te prends de faire ça... je dirai que cette chaise est une chaise de Roi!! Très jolie de surcroît!
Supprimerj'ai eu un problème : http://korsoun.blogspot.fr/2017/12/pouf-pouf-comme-disait-le-poete.html
RépondreSupprimerjoli problème!! et bien sûr le commentaire qui l’accompagne est fantastique!
SupprimerJ'ai vu un jour une construction de chaises dans un musée d'art contemporain. Chaque chaise symbolisait une vie. Cette montagne comme une montagne de vie accumulée. Cela m'a inspirée ce petit texte...
RépondreSupprimerhttps://www.facebook.com/MonaMooreBenedicteCantele/posts/831224650382062
Il est très beau ton texte Bénédicte! merci <3
SupprimerAvec ton texte moi j'ai tout de suite imaginé les coulisses d'Emmaus. Je ne sais pas si vous avez déjà eu l'occasion de voir les endroits où ils trient et amassent tous les objets donnés, mais moi je suis restée scotchée devant la pile immense, gigantesque, infinie, de chaise. Une pure folie !
SupprimerMerci Palina. Ah oui c'est vrai qu'à emmaus on trouve parfois des bric à brac de chaises. Des tas de vie qui sont passées par la !
SupprimerQue d'histoire pour une, pour des chaises!!! Quelle aventure! Un peu duuuuuur ce 12, intermède, ça a failli pas se faire chez moi, merci pour votre clémence, té-na-ci-té! https://odilebignolais.wordpress.com/2017/12/12/calendrier-12-decembre/ des bises
RépondreSupprimerBravo et merci Odile!!
SupprimerAaaah... Ces chaises qui n’en finissent pas de vivre et de faire parler d’elles!!
Ton texte m'a beaucoup touchée!
SupprimerJe vois Victor!
j'l'aime bien ce petit vieux, palina ! rien que dans l'expression "aller au pain", on plonge dans une ambiance qui me rappelle celles qu'on trouve parfois chez Rabaté (la marie en plastique, les petits ruisseaux, vive la marée...). jsuis sûre qu'il sort la ptite prune à 18h53. il vit ton victor, le train du paradis c'est pas pour tout de suite!
RépondreSupprimerOui j'ai aussi trouvé beaucoup de vie dans ton récit ! On l'imagine tellement bien ce Victor. C'est quand même une chance que tes autres idées se soient envolées chez les copines, sinon on n'aurait jamais eu l'honneur de rencontrer ce cher Victor !
SupprimerVous aussi vous étiez assise près de Victor sur votre vieille chaise en formica?
Supprimermerci en tout cas, pour votre lecture et vos mots tout chouette!! Une petite prune à la santé de ce cher Victor? ;)
avec plaisir !
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