jeudi 25 juin 2015

100 graines d’idées # 2

 "On vous propose d’apprendre UN langage animal : lequel et pourquoi ?"


Mon langage animal

J’aimerais apprendre l’Oiseau.

Chanter Rossignol, pépier Moineau.
Conter Plumes.
Fredonner ciel.
Apprendre les voyages Hirondelles.
Gazouiller Merle.
Parler Hibou-Lune.
Chouette-Etoile.
Roucouler dans la nuit.
Piailler de la pluie et du beau temps.
Murmurer vent.
M’égosiller et réveiller les rêves sauvages.
M’époumoner et battre des ailes.
Raconter les arbres. Les toits et les nuages.
Et dans une envolée lyrique,
Siffler à la Terre entière: 
Regarde ! Regarde comme c’est beau !!
Mon point d’interrogation (nouvelle version... parce qu’un texte n’est jamais figé, parce que la nuit porte conseil, parce qu’un mot en évoque souvent un autre et qu’une idée en appelle toujours une nouvelle!)


Pourquoi le point d’interrogation est-il tordu ?

Un jour à l’Académie, tous en eurent assez.
Tous se révoltèrent.
Assez de Celui-là qui faisait sa loi !
Il était devenu trop grand !
Trop droit !
Trop sec !
Trop autoritaire !
C’était décidé ! A partir de maintenant, on n’écouterait plus Celui-là !

En colère, Celui-là quitta l’Académie sur le champ !
Après tout, ils verront bien comme il était important et tant pis s’il allait leur manquer !
Vous ne le lui répéterez pas, mais à l’Académie, tous furent très heureux de son départ…
Enfin, plus d’ordre à recevoir !

Celui-là partit donc d’un pas vif et décidé sans jamais se retourner.
Il traversa les collines.
Enjamba les rivières.
Déterminé !
Non, mais vraiment !

Plein de certitudes, il ne vit pas la grosse tempête arriver.
Une énorme rafale le souleva de terre, le fit tournoyer dans les airs et le rejeta sur le sol comme une vieille serpillère. BING !
Il tomba la tête la première !
Si fort qu’il se tordit le cou et s’inclina tout droit vers l’horizon.
Il poursuivit ainsi son chemin, penché, la tête dans le vent.
Toujours très sûr de lui.
Enfin… presque !

Il arriva au pied d’une immense montagne.
Il grimpa, souffla, sua et gagna enfin le sommet.
Bien fatigué, et encore plus penché !
Un tout petit doute de rien du tout se posa sur le bout de son nez…

Entamant la descente, il ne sentit pas le petit caillou qui glissa sous son pied…
Il tomba, roula, tourneboula jusque tout en bas !
Où il arriva… cabossé, la tête renversée. ¿
Le doute grossit grossit… puis l’envahit.

Il s’aperçut qu’il n’était pas le seul dans cette drôle de posture.
Ici, de l’autre côté de la montagne, à l’endroit comme à l’envers, tous avaient fière allure !
En début ou en fin de phrase, il accepta très vite sa nouvelle nature ! ¿?
Il devint beaucoup plus ouvert voir même charmant avec ce petit accent chantant.

Un jour de nostalgie, il retourna à l’Académie.
On le trouva un peu... tordu, mais plus souple et plus sympathique qu’avant.
Il n’ordonnait plus mais questionnait dorénavant.

L’Académie avait survécu en son absence. Il avait d’ailleurs vite été remplacé…
Mais on lui fit quand même une belle place en évidence.
Il devait désormais se tenir droit et faire chanter le dernier mot de la question.
On le nomma avec respect Point d’Interrogation.

Je sais qu’il retourne parfois de l’autre côté de la montagne. Il marche sur la tête et chante à qui veut l’entendre avec ce petit accent ouvert et charmant, qu’il était, dans une autre vie, Celui-là plein d’exclamation mais qu’il avait définitivement fait le tour de la question !


¿Fin ?

mardi 23 juin 2015

C’est le tout début de l’été!

Je suis encore bien occupée, mais Alice vient d’avoir une merveilleuse idée que je souhaite vous faire partager!

Plus d’infos en cliquant ici: 100 graines d’idées! 

Peut-être vous prendrez-vous aussi au jeu, moi en tout cas, j’aimerais essayer!
Je n’aurai certainement pas le temps de participer à toutes ces petites graines mais de-ci, de-là,  au gré du vent et du temps, je suivrai cette belle initiative généreuse et prometteuse! 

Voici mes premiers mots (déjà en retard) sur le premier sujet:






Un jour au royaume de la Grammaire, tous en eurent assez.
Tous se révoltèrent !
Assez de ce point d’exclamation qui faisait sa loi à l’Académie!
Il était devenu trop grand, trop droit, trop sec, trop autoritaire !
C’était décidé ! A partir de maintenant, on ne l’écouterait plus.

En colère, point d’exclamation quitta le royaume sur le champ !
Après tout, ils verront bien qu’il était important et tant pis s’il allait leur manquer !
Vous ne le lui répéterez pas, mais à l’Académie, tous furent très heureux de son départ…
Enfin! Plus d’ordre à recevoir !

Point d’exclamation partit donc d’un pas vif et décidé sans jamais se retourner.
Il traversa les collines.
Enjamba les rivières.

Tout énervé, il ne vit pas la grosse tempête arriver.
Une énorme rafale le souleva de terre, le fit tournoyer dans les airs et le rejeta sur le sol comme une vieille serpillère. BING !
Il tomba la tête la première !
Si fort qu’il se tordit le cou et s’inclina tout droit vers l’horizon.
Il poursuivit ainsi son chemin, la tête penchée dans le vent.

Il arriva au pied d’une immense montagne.
Il grimpa, souffla, sua et gagna enfin le sommet, la goutte au nez.
Bien fatigué, et encore plus courbé.

Entamant la descente, il ne sentit pas le petit caillou qui glissa sous son pied…
Il tomba, roula, tourneboula jusque tout en bas !
Où il arriva… cabossé, la tête déformée carrément renversée.
¿
Il s’aperçut qu’il n’était pas le seul dans cette drôle de posture.
Ici, de l’autre côté de la montagne, à l’endroit comme à l’envers, tous avaient fière allure !
En début ou en fin de phrase, il accepta très vite sa nouvelle nature !
¿?
Et devint charmant avec un petit accent chantant.

Un jour de nostalgie, il rentra chez lui.
On le trouva un peu tordu mais plus souple et plus sympathique qu’avant.
Il n’ordonnait plus mais questionnait dorénavant.
L’Académie avait survécu à son absence.
Mais on lui fit quand même une belle place en évidence.
Il devait désormais se tenir droit et faire chanter le dernier mot de la question.
Et on le nomma fièrement Point d’Interrogation.


Je sais qu’il retourne parfois de l’autre côté de la montagne pour faire la fête. Il marche sur la tête et chante à qui veut l’entendre avec ce petit accent charmant, qu’il était, dans une autre vie, point d’exclamation mais qu’il avait définitivement fait le tour de la question !