mardi 21 juillet 2015

Pour l’exercice d’Alice (du 18/07)

graines d’idées #27:  Focalisation 100% externe,

Je voulais trouver quelqu’un de commun qui sortait de l’ordinaire
avec un grain de je ne sais quoi.
Lui inventer un nom, un âge, une vie même, pourquoi pas ?

J’ai donc laissé ma porte grande ouverte sur l’imaginaire.

Et j’ai vu cet homme assis à la terrasse d’un café. 
Un tourne-disque posé sur sa table
faisait chanter de vieux disques fanés,
à l’ombre des peupliers.

L’image était belle je l’ai saisie au vol, et j’ai dérivé!

Hector

Hector a deux passions,
la musique et la peinture.

Il voue à la première
un amour plus grand que nature,
une ferveur sans pareil.
Il aime la seconde
sans commune mesure,
comme un fou, d’un amour vermeil.

Son cœur n’a jamais su dire
Qui de l’une ou de l’autre,
il fallait choisir.
Alors il chérit les deux passionnément.

Chaque jour, Hector emmène donc son vieux tourne-disque rouge à l’atelier.

Bonjour Hector!
Qu’est-ce que tu écoutes ce matin ?
Une valse à quatre mains.

La valse emporte l’atelier,
Qui emporte la rue,
Qui emporte la ville,
Et les pinceaux d’Hector font des merveilles.

Hector s’installe sur son tabouret perché et peint.
Te souviens-tu de ce refrain ?

Le refrain entraîne l’allée,
Qui entraîne le jardin,
Qui entraîne le quartier tout entier,
Et les pinceaux d’Hector font des trésors.

Où vas-tu Hector ?
Saluer Mélodie, et lui montrer ma dernière toile.

Sur le chemin, mille notes s’entremêlent.
Son vieux tourne-disque rouge, roucoule des ritournelles aux étoiles.

Mélodie applaudit : Hector, tu es un peintre musical !

Hector est un petit bonhomme.
Mais de notes en musique,
De pigments en peinture,
Il devient géant et embrasse le monde.

Il enchante la ville de ses couleurs.
Hector peint des sourires ici et là,
sème au vent des touches de musique.
Des tâches de bonheur.

Le soir vient de tomber.
La chanson est finie.
Hector plie son bagage
et quitte son atelier.

Au cœur de la nuit brune,
Hector s’est endormi.
Sur son petit chevet ,
le vieux tourne-disque rouge
continue de tourner
et fredonne dans le noir
ses couleurs enchantées.


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