jeudi 1 février 2018

Bonjour Février!

Voici venu le mois le plus court de l’année!
Mais si Février finit vite, ici, il commence bien et s’annonce beau! 



Voler, être invisible, lire dans les pensées, voyager dans le temps...?


Si tu pouvais avoir un super-pouvoir, lequel choisirais-tu ?  

Joli petit Mois magique!

**********
Voici enfin nos créations ;) et pardon pour le retard! 
Je vous invite à cliquer sur les liens qui renvoient vers les blogs des participantes, il y a parfois de belles surprises qui accompagnent les textes :)


Émeline ne paie pas de mine. Elle file toute fine et personne ne se doute de qui se cache derrière ce bout de fille. En sa personne, tant de pouvoir, vous n’allez pas le croire.
Elle se lève tôt le matin et se transforme en boulangère. Brioches et petits pains, n’ont pas de secret entre ses mains.

Puis, d’une voix discrète elle entre et devient réveil matin. Mélodie légère, telle une caresse vous sortant du lit.
Elle se fait ensuite taxi. Attention à vous si vous vous trouvez sur sa route. Elle roule à vive allure. Ça rit, ça bouge dans son automobile.
De retour chez elle, Émeline se transforme en véritable robot domestique : vaisselle, repassage, raccommodage, récurage, tout y passe. Chez elle tout est impec’. C’est sur qu’on peut mettre un pied devant l’autre.

Au retour de l’école, elle devient institutrice multi-niveaux. Additions, multiplications, lecture, poésies, leçons de grammaire, orthographe et conjugaison. Ses amis sont Jacques Prévert, Maurice Carême et Boris Vian pour les plus dissidents. Les pluriels en ou, en al et en ail ne lui font pas mal.
Puis elle devient chef étoilé. A sa table, on change de menu tous les soirs. Elle manie la poêle comme personne, avec à l’oreille le téléphone.
Quand dans le ciel les étoiles brillent, elle se fait alors conteuse. On s’embarque avec elle dans d’autres époques, d’autres contrées. Tout devient un monde enchanté. Doucement, les paupières se ferment. On se blottit sous la couette. Une chanson douce, un baiser et vous voilà tous en train de rêver.
Enfin vient pour elle le moment de se poser, de se reposer.
Son pouvoir, elle le partage avec des milliards d’autres femmes. On lui donne sur toute la terre un doux nom, celui de « Maman ».
Émeline, ne paie pas de mine. Elle file alors à son tour sous la couette. Et elle rêve d’un autre pouvoir. Elle rêve que demain, elle restera sous l’édredon pendant que son autre elle, son double de maman se lèvera et sera à son tour cette super maman, cette wonder woman. Elle s’endort, elle se blottit contre celui qui seul la voit telle qu’elle est, qui connaît ses larmes, ses faiblesses et ses forces, ses doutes et ses chutes mais qui sait que toujours elle se relève. Il sait lui quelle fabuleuse elle est.
Il la regarde tendrement, cette femme qui n’est pas qu’une maman.
**********
Ce soir, comme tous les soirs, Ursule raconte sa journée d’école à Papa et à Maman. Ce soir, Ursule raconte une drôle d’aventure. Écoutez plutôt :
« Ce matin à l’école Sylvain a amené son nouvel ami l’éléphant. Il est tout gris et il est très fort. »
Papa demande : « il est entré dans la classe ?
– Oh non ! , dit Ursule, il est bien trop grand pour entrer dans une classe. Il a attendu sagement dans la cour jusqu’à l’heure de la récréation. Quand on est sorti dehors, il avait l’air tout intimidé. Je ne savais pas qu’un éléphant ça pouvait être timide. Sylvain nous a prévenu : « Pour lui parler, il faut chuchoter, sinon il peut avoir peur. »
– Tu lui as parlé doucement alors? intervient Maman.
– Oui, en murmurant j’ai demandé à l’éléphant : « Ça va ? Tu es content d’être avec nous ?», il a fait oui avec la tête. Puis il a regardé à droite, à gauche, il avait l’air heureux de nous voir. Il a souri, on a bien vu ses dents quand il a souri. Juliette a proposé qu’on joue avec lui.
– À quoi avez-vous joué? demande Maman.
– L’éléphant s’est mis à plier ses deux pattes avant puis il s’est penché et on s’est mis à la queue leu leu pour grimper sur son dos très haut. Sa trompe est devenue un toboggan.
– Ça devait être un drôle de toboggan, dit Papa.
– Oh oui, dit Ursule, c’était amusant. Sur la trompe de l’éléphant on a glissé en se mettant sur le dos, tête en avant et sur le ventre aussi.
Après l’éléphant s’est redressé sur ses quatre pattes quand plus personne n’était dessus. Puis on s’est donné la main tout autour de lui et on a inventé une ronde aussi ronde que ses oreilles. On a tourné dans un sens puis dans l’autre, de plus en plus vite et « bam » tout le monde est tombé par terre.
« Ça n’a pas fait peur à l’éléphant ? », demande Papa.
– Non, dit Ursule, il a ri en barrissant comme ça : «  Brrrroa, brrrrrrrrrroa !
Ensuite il a fait la statue, comme celles de la rue, sans bouger du tout. Puis il s’est mis en pont et nous a dit : « passez dessous les petits loups.» dans son langage d’éléphant.
Après Juliette et Firmin sont allés chercher un grand seau rempli d’eau, car un éléphant ça doit boire beaucoup.
Il a commencé à boire, puis sans prévenir il s’est mis à souffler fort. Il a aspergé tous les enfants de la cour. On s’est retrouvés tout ruisselants d’eau.

Quand la récréation s’est terminée la maîtresse a dit au revoir à l’éléphant, on lui a fait des grands signes. On est rentré et lui est parti.
« Par où il est parti ? » demande Papa.
– Par le portail, Pardi !
**********
**********

**********
Et moi: 
Dépêchez-vous Barnabé !
Vous avez jusqu’à ce soir
Pour choisir votre pouvoir.
Après il sera trop tard
A dit la fée avant de s’en aller.

Barnabé n’est pas pressé
Il n’aime pas qu’on le bouscule.
Et surtout, il est indécis.
Choisir, pour lui, a toujours été un souci.

Barnabé est issu d’une grande lignée,
De princes, de rois et autres majestés.

Chez les Barnabé,
On se transmet la couronne
De père en fils.
Et de fil en aiguille,
Chaque Barnabé porte haut son numéro.
Il y a d’abord Barnabé Premier
Puis le Second et le Troisième…
Ainsi de suite,
Jusqu’au Dix-huit.

Les Barnabé ont tous -sauf le dernier-
Une grande renommée
Et un caractère bien trempé.

Depuis des générations,
C’est la tradition,
Le jour du sacrement
La fée offre un pouvoir
Au nouveau prétendant.

De fil en aiguille donc,
Barnabé Dix-huit
Devient Prince à son tour.
C’est pour lui le grand jour.

On vient de loin
Le conseiller,
Lui donner des idées.

L’invisibilité ?
Impossible ! dit son père,
Chez les Barnabé,
On n’avance pas masqué,
On s’affiche au contraire !

Voler ?
Traverser les nuages,
Suivre les étoiles  
Faire la course avec le vent…
Non, dit son oncle tapant du poing,
Voler ça ne sert à rien !

Voyager dans le temps ?
Suggère quelqu’un.
Retrouver ses aïeux ?
Refaire le monde avec eux ?
Barnabé hésite encore une fois, il ne sait pas.

Lire dans les pensées ?
Ça doit être amusant,
Quoiqu’un peu vexant.
Mieux vaut parfois
Ne rien savoir
De ce que pensent les gens.

La journée se passe ainsi entre incertitudes et tracasseries.
Quand arrive enfin le soir, Barnabé broie du noir.
Il n’a toujours pas choisi
La fée soupire : Tant pis !

Croyez moi si je vous dis que sans pouvoir aucun
Barnabé Dix-huit fut le meilleur des rois,
A l’écoute de ses concitoyens,
Humain et généreux Ma foi !

**********

Merci à vous toutes pour ces instants de pure magie! ;)