Les yeux écarquillés, le coeur qui bat, raconte une première fois.
Tu as jusqu’au 31/01.
Joyeux Mois!
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Voici nos textes:
Depuis des semaines il fait froid. Les bouts de doigts gelés, les pieds recroquevillés dans nos souliers, l’eau du lac toute glacée. Les trottoirs, les toits des maisons, les jardins ; tout est recouvert d’un épais manteau blanc.
En cette veille de Noël, j’attends paisible les festivités. Des petites lumières éclairent notre intérieur et viennent nous réchauffer. Tranquillement, je commence à préparer des chocolats, des biscuits sablés, des pains d’épice. Cela sent bon l’anis et la vanille dans toute la maison. Les mains blanches de farine, je pose mes mains sur mon tablier pour me reposer un peu et le sentir bouger. Sous mon ventre rebondi, il ou elle donne des coups de pieds. Du calme maman me dit-il peut-être ? Encore trois semaines avant l’arrivée de ce petit d’homme. Une petite sieste s’impose. Blottie sous la couette, les sons assourdis par la neige, je semble disparaître dans un autre monde. Puis la journée reprend son cours. Un petit thé après le déjeuner et je continue de préparer le repas du lendemain. 17h sonne à l’église. Le soleil déjà disparait derrière l’horizon.
Soudain, quelque chose semble littéralement exploser dans le bas de mon ventre. Quelle sensation étrange ! Mais rien de plus que ça. Une petite douleur persiste mais rien de significatif. Je ne dis rien. Le temps passe et une heure plus tard, une douleur se fait plus présente. Mon mari observateur se rend compte que cette douleur va et vient. De plus en plus rapprochée. Quelque chose est-il en train de se passer ? On s’interroge. Un petit tour dans la salle de bain pour boucler mes affaires et nous voilà partit pour la maternité. Lorsque nous arrivons aux urgences gynécologiques, un homme nous accueille. Nous sommes persuadés de nous faire renvoyer. Il m’ausculte.
« Votre bébé sera là avant demain ! »
Nous n’en revenons pas. C’est un peu le choc. Tous nos plans de soirée s’envolent. Nos hôtes sont déçus et incrédules.
Il me fait installer dans la salle de travail. Une prise de sang pour des contrôles habituels. Désirez-vous la péridurale ? Je ne sais pas. C’est exactement ça. Je ne sais pas ce que je suis en train de vivre. Je ne sais pas ce qui est en train de m’arriver. On m’avait racontée tellement d’histoires sur les premiers accouchements. Cela peut durer une journée, et même plus. Alors on verra. Mais tout s’accélère. Quarante minutes après mon admission, je perds les eaux. Il parait que je suis une rapide. Je ne sais pas. Je sais juste que j’ai mal, terriblement mal. Les douleurs de l’enfantement ne sont pas une légende. Passer de rien à 10 centimètre, en deux heures à peine, je sens que ça fait mal ! Mais il faut attendre les résultats des analyses avant de savoir si on peut me poser cette miraculeuse péridurale qui peut-être me sauvera de cette affreuse douleur. Tout s’intensifie. On me dit de pousser. Là encore, malgré mes cours de préparation à l’accouchement, je ne sais pas. Je pousse depuis mes épaules. Cela ne va pas. Je ne comprends pas. Vais-je y arriver ? Plus question dans ce moment là de faire de l’humour. Mélange de peur et de force mêlée. Pas question d’abandonner en route. De toute façon, tout se fait malgré moi. Mon corps lui sait.
Une heure après mon arrivée, mon bébé est dans mes bras. Une petite, toute petite fille se blottit contre moi. Je n’en reviens pas. Je la regarde, je regarde mon mari. Nous sommes parents, je suis maman, pour la toute première fois !
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Stéphan regarda à droite puis à gauche, il n’avait jamais vu de surface verte comme celle- ci, gélifiée, immense, sur laquelle il ne semblait pas y avoir d’issue.
Cela faisait déjà une bonne demi-heure qu’il marchait. Il se dit qu’il avait eu la très mauvaise idée de se lancer seul, sans sa sœur Mila et sans ses deux cousins. Planète bonbon ne signifiait pas planète sans danger. Il allait rencontrer des difficultés s’il ne trouvait pas rapidement un des bords de ce bonbon crocodile.
Malgré tout il avançait, sans faire de halte, en prenant soin de ne pas déraper. Ce n’était ni l’endroit ni le moment de se tordre une cheville. Très tenté par le parfum sucré, Stéphan se retint cependant de goûter car le temps de regagner les bords de ce terrain insolite, il aurait sans doute plus soif qu’autre chose et Mila avait la gourde. Toutefois, il avait dans son sac à dos du matériel utile lorsque la descente serait possible: un petit marteau, un piton et une corde. Il portait aussi sa montre au poignet. Elle indiquait quatorze heures quarante. Tout ceci lui rappela soudain sa promenade sur la dune du Pilat. La traversée des presque trois kilomètres sur la plus haute dune de sable d’Europe correspondait à une marche de huit kilomètres sur la terre ferme. À combien de kilomètres pouvait-on évaluer une marche de trente minutes sur ce bonbon géant ? Perdu dans ses calculs, Stéphan arriva comme par magie au bord du bonbon vert. C’était très impressionnant. Il pouvait apercevoir le paysage multicolore résultant de la présence de multiples friandises. Alors il sortit tout son matériel de son sac, planta son piton, fixa sa corde et entama la descente comme sur un mur d’escalade. Ses pieds étaient dorénavant collants. À mi-chemin, il commençait à avoir franchement soif, mais il continua à descendre sur ce drôle de mur gélifié sans s’arrêter. Enfin, quelle ne fut pas sa joie lorsqu’il sentit le sol sous ses pieds ! Il entendit alors la voix de sa sœur Mila qui venait à sa rencontre: « Stéphan, enfin te voilà, on a vraiment eu peur ! Mais quelle idée t’a pris de partir sans nous ?» dit Mila en colère.
« Je suis désolé, je n’imaginais pas que ça allait être aussi dur. » dit Stéphan.
– Mais tu sais bien que sur toutes les planètes que nous explorons, on se déplace ensemble ! En-semble ! »
« Je te promets Mila, la prochaine fois je ne vous quitterai pas d’une semelle. Par où es-tu arrivée ?
– Par le côté ouest, dit-elle en lui tendant une gourde, on a fini tout le trajet sur la spirale du réglisse, tu as été plus rapide que nous. Les cousins sont encore là-bas.
Stéphan but une grande gorgée d’eau et souffla d’extase.
– Enfin, dit Mila, d’un air soulagé je suis contente que tu sois arrivé.
Stéphan regarda sa montre. « Il est déjà quinze heures dix, il faudrait peut-être regagner notre vaisseau ? »
– Oui, rejoignons les autres, ils doivent être morts d’inquiétude.
Les deux enfants se mirent à courir entre les friandises géantes, puis retrouvèrent leurs deux cousins.
« Oh Stéphan, enfin !» crièrent-ils en lui donnant une tape amicale sur l’épaule.
« Il est temps de partir, dépêchons-nous » dit Mila en s’adressant à ses cousins.
Sans plus attendre les quatre enfants filèrent jusqu’à leur vaisseau. Rapidement ils grimpèrent dedans, la porte se referma puis on entendit un vrombissement de moteur. Bientôt le vaisseau décolla et s’envola au loin.
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Et moi:
Premières fois
Un beau jour tu as posé le bout de ton nez minuscule dans
mon cou.
Et je n’ai plus jamais été la même.
Je me souviens de ton premier cri.
De ta toute petite main serré sur mes doigts.
De l’odeur de ta peau.
De ton premier mot.
De ta première bougie.
De tes premiers pas et de ta grande fierté ce jour-là.
De ton premier bobo.
De ton premier jour d’école.
De ta première dent de lait envolée.
Je me souviens de ton petit vélo rouge qui, un soir d’été,
n’a plus eu besoin de ses roulettes.
Je me souviens du jour où tu as lâché ma main pour la
première fois.
J’ai vu tes petites bottes s’éloigner, sauter dans les
flaques. J’ai vu ton visage sourire et tournoyer vers le ciel gris. Je t’ai vu
rire et puis grandir.
Ce jour-ci, mes larmes se sont mêlées à la pluie.
Tes mains se frottent sur ton jupon, cherchant un peu de douceur
et de réconfort. Ton cœur bat la chamade. Tu te balances d’un pied sur l’autre
et tu inspires profondément. Le trac brûle tes joues. Je le sens, je le vois.
Dans quelques secondes, le grand rideau va se lever.
Et ce sera à toi.
A toi de t’élancer, de danser, de virevolter. Envole toi mon
amour. Chante fort. Rêve grand. Profite du voyage et des paysages. Plonge.
Émerveille-toi.
Et, sur le chemin en zigzag de la vie, invente mille senteurs aux couleurs de tes envies.
C’est à toi! Belle traversée!
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A demain pour un nouveau thème ;)
Bonjour à toutes, à tous. J'espère que quelques gars nous rejoindront !
RépondreSupprimerVoici une première fois. Alors que ma petite dernière de ma tribu de quatre enfants va bientôt avoir un an, je me souviens d'il y a sept ans de la première fois où je suis devenue maman...un peu romancé !
http://benedicte.cantele.fr/
Coucou Bénédicte je ne savais pas que tu avais un blog. Je suis allée faire un petit tour! C’est super! Ton texte est magnifique, il m’a fait revivre bien des émotions à moi aussi! Merci beaucoup pour ce partage! ♡
SupprimerOui. Je ne le mets pas souvent à jour et je ne suis pas très douée pour le faire 😀 Merci !
SupprimerMagnifique texte Palina ❤️ que d'émotions ! Merci
RépondreSupprimerMerci Bénédicte, ce sont toutes ces premières fois que fait la vie, qui sont si belles! :) bises
SupprimerVos textes sont très touchants! Merci!
RépondreSupprimerQuel univers fantastique! Excellent cette idée Odile! Où as-tu été cherché tout ça? As-tu lorgné un bonbon crocodile vert d’un peu trop près??? :D
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